OPLM : BONNES PRATIQUES ET EXPERIENCES
par :
Mbengué
Nguimè Martin, Okala Edwige, Bitanda Florence Anisette, CAPS de Ngaoundéré
L’an
deux mille quatorze et le 27 du mois de juin, s’est tenue la 3e édition
du One Person Libraries Meeting OPLM organisée sur « OPLM : bonnes
pratiques et expériences » par la Bibliothèque municipale pilote de Garoua/American
Corner Garoua en partenariat avec Goethe Institut qui a pensé ce programme
d’échanges entre bibliothécaires. Cette édition a regroupé 22 personnes dont
une archiviste et plusieurs bibliothécaires amateurs ou professionnels. Les
travaux démarrés après 1 heure de retard à cause de l’arrivée tardive de la
majorité d’intervenants à American Corner Garoua, précisément aux environs de 10h,
ont retenu l’attention de tous les participants.
Six
communications ont été présentées après le mot de bienvenue de M. Harouna
Ahmadou Saliou Yerima, les propos introductifs de M. Tatdja Christophe
représentant du Goethe Institut, et le discours d’ouverture prononcé à l’endroit
des participants par M. Harouna Ahmadou au nom du Délégué du Gouvernement
représenté. C’est ainsi que tour à tour, les participants se sont appesanti sur
les sujets suivants :
- "La
dynamique d’offres de service du Centre africain de partage du savoir CAPS aux
chercheurs de 2011 à 2014 : diversification, exigences budgétaires et défi
scientifique" par Mbengué Nguimè Martin et Bitanda Florence Anisette ;
- "Le
CAPS, l’animation scientifique et la promotion de la lecture à Ngaoundéré de 2011 à 2014"
par Mbengué Nguimè Martin et Okala Edwige ;
- "Le
Projet de biblio-valise" par Tatdja Christophe ;
- "La
relation du Service des archives avec la hiérarchie à la Régionale d’épargne et
de crédit" par Djatang Mbandji Bertille ;
- "La
communication : une bonne pratique de la bibliothèque" par
Anguissa Martin ;
- "Les
bibliothèques de lecture publique et leurs défis : le cas de la Bibliothèque
municipale pilote de Garoua" par Harouna Ahmadou.
Intervention n° 1 :
"La dynamique d’offres de service du CAPS aux chercheurs de 2011 à
2014 : diversification, exigence budgétaire et défi scientifique"
La communication présentée par Mbengué
Nguimè Martin et Bitanda Florence Anisette retrace les différents aspects
d’encadrement des élèves, étudiants, enseignants-chercheurs et d’autres
catégories socioprofessionnelles, que le CAPS a développés à Ngaoundéré
(Cameroun) de 2011 à 2014, en plus du fonctionnement de sa salle de lecture
dénommée Salle de Chercheurs. Dans le contexte d’autonomisation financière de
ce centre, il s’agit fonctionnement du Bureau d’études, d’expertise et
d’assistance culturelle. Il s’agit aussi des Services :
- de la recherche et de la dissémination
des connaissances ;
-
du secrétariat bureautique/scientifique, d’accueil des chercheurs[1]
et de Les boutiques du CAPS[2] ;
- des Détentes scientifiques ;
- de recyclage/formation à la
carte/cours de répétition ;
Nombre d’activités liées à ces services ont
conduit le CAPS à ce que les auteurs appellent « l’enfer social » ou
« le gouffre financier ». C’est pourquoi la majorité de ces services ont
été mises en stand bail par la Direction
du CAPS. Ce centre ne s’occupe plus que des services fondamentaux de la
recherche scientifique et de la
dissémination des connaissances. L’expérience faite s’articule, dans ce sens,
autour de l’abandon des activités d’accueil/hébergement et court séjour des
chercheurs de passage à Ngaoundéré par exemple, au profit de celles qui se
rapportent uniquement au développement du bagage culturel de ces derniers.
Intervention n°2 :
"Le CAPS, l’animation scientifique et la promotion de la lecture à
Ngaoundéré de 2011 à 2014"
Dans le cadre de cette seconde réflexion
axée sur le CAPS, Mbengué Nguimè Martin et Okala Edwige démontrent que ce
centre, au cours des quatre dernières années, exploite différentes techniques
de communication et une panoplie d’activités scientifiques de masse pour se
faire connaître/découvrir, attirer sa population cible à la Salle de Chercheurs
(bibliothèque), et promouvoir par ces faits la lecture ou le bon usage du
document écrit. Les techniques de promotion des visites d’ordre scientifique du
CAPS sont des contacts par SMS, mails, affiches, courriers déposés et suivis
sur le terrain, communiqués-radios, animation des émissions radiodiffusées ….
C’est aussi l’organisation de plusieurs activités relatives à l’exécution des
deux programmes du CAPS[3].
L’animation régulière de ces activités[4]
en salle ou dans des aires de jeux attire de jeunes gens et des éducateurs au
CAPS, laboratoire de recherche en documentation privée et d’études en sciences
sociales où ces derniers finissent par s’épanouir en consultant le document.
Intervention
n° 3 : "Le Projet de biblio-valise"
Le Projet de biblio-valise sera traduit
dans les faits, d’après Tatdja Christophe, par le déplacement avec sa valise pleine
d’ouvrages vers et à destination des milieux défavorisés[5]
et où les jeunes ont du mal à accéder au livre. Les équipes mobiles envisagées déposeront
des valises d’ouvrages à l’intention des jeunes qui devront les lire
gratuitement, soit dans des établissements au cours de l’année scolaire, soit
en bordure des aires de jeux pendant des vacances. Elles contribueront ainsi à
réduire le taux d’échec scolaire ou celui de l’obscurantisme dont souffre la
population cible (élèves, et encadreurs), faute de manuels scolaires souvent
disponibles dans la plupart des villes du Cameroun.
Intervention n°4 :
"La relation du Service des archives avec la hiérarchie à la Régionale
d’épargne et de crédit"
Dans cette communication présentée en
quatrième position, l’auteur, Djatang Mbandji Bertille, rappelle d’abord les
difficultés que rencontre l’archiviste dans l’exercice de sa fonction dans une
banque, et singulièrement à La Régionale d’épargne et de crédit. Ensuite, elle
relève les efforts qu’elle a fournis se faire accepter en tant qu’employée
utile à son entreprise et être intégrée véritablement dans son milieu
professionnel où seuls les affaires financières restent la principale
préoccupation des personnels et déterminent, par ricochet, les attitudes de
tous les intervenants ou presque. Elle met en relief, enfin, l’utilité ou mieux
l’importance du métier d’archiviste qui demeure négligé par une multitude de
Camerounais. Ce faisant, Djatang Mbandji Bertille déplore le fait que son
entourage et, davantage, la hiérarchie de La Régionale d’épargne et de crédit tarde
à reconnaître les droits et les devoirs de celui qui exerce le métier évoqué au
sein de leur structure. L’auteur de la communication convie, alors, les
participants à la réflexion qui consiste à indiquer des voies et des moyens
susceptibles de l’aider à travailler dans de meilleures conditions
socioprofessionnelles.
Intervention
n°5 : "La communication : une bonne pratique
de la bibliothèque".
Anguissa Martin, auteur de cette
communication, présente le rôle primordial que joue la communication dans la
gestion d’une bibliothèque. La façon ou la manière de diffuser une information
doit varier en fonction de la population cible. Si l’on se retrouve en
face des écoliers, le style doit
changer. Le changement ou l’attitude du bibliothécaire doit aussi évoluer selon
qu’il s’adresse aux étudiants ou aux chercheurs appartenant à d’autres
catégories socioprofessionnelles. Les éléments internes de communication
de la bibliothèque doivent être sélectionnés au préalable. Ils doivent porter
strictement des messages utiles aux lecteurs et non susceptibles de dérouter
les chercheurs. Tous ces paramètres sont à prendre en considération dans le
fonctionnement d’une bibliothèque qui veut se faire connaître dans son milieu. Dans
les détails, l’auteur n’hésite pas à souligner qu’il est nécessaire d’adapter
les affiches publicitaires aux évènements en cours de production ou de
déroulement dans la bibliothèque. Il pense que cela est une bonne pratique de
la communication, et qu’il y a plusieurs autres stratégies du même domaine à intégrer
dans la gestion d’une bibliothèque.
Intervention n° 6 :
"Les bibliothèques de lecture publique et leurs défis : le cas de la
Bibliothèque municipale pilote de Garoua"
Dans cette communication, l’auteur, Harouna
Ahmadou, aborde les étapes d’évolution qu’a connues la bibliothèque de
référence, ici entendue la Bibliothèque municipale pilote de Garoua/American
Corner Garoua, à un moment donné de son histoire. Selon lui, cette bibliothèque
a rayonné pendant plusieurs années avant de connaître des difficultés de
fonctionnement qui déterminèrent la fermeture de ses portes au public. Elle
fonctionne, au cours de ces dernières années, avec le concours de la
coopération américaine. Celle-ci lui fournit, non sans conditions à respecter,
aussi bien des Nouvelles technologies de l’information et de la communication NTIC
que des ouvrages. En aval de cette coopération, la bibliothèque arbore
désormais une raison sociale par laquelle les Etats-Unis captent l’attention
des jeunes et d’autres chercheurs : "American Corner Garoua". Mais, la même
bibliothèque travaille également en partenariat avec Goethe Institut. Cette
structure allemande a financé d’ailleurs le déplacement de plusieurs
participants qui ont honoré de leur présence la 3e édition de l’OPLM.
Et le succès enregistré dans la collaboration avec d’autres citoyens du monde a
exhorté l’auteur à insister sur : la nécessité du partenariat entre les bibliothèques ;
la formation du personnel qui travaille dans les bibliothèques, sans en avoir
reçu une éducation pré-emploi.
En définitive, la Conférence marquée par
une phase interactive d’échanges scientifiques s’achève à 16 h., après une
pause-café qui permit aux participants de souffler entre 13 h. et 13 h. 30 mn, aux
frères musulmans de prendre part à la prière de vendredi. Rapidement et au
profit de tous les participants, les civilités d’hospitalité à American Corner
Garoua suivies de la prise d’une photo de famille la prolongent hors de son
cadre initial le plus restreint. Les représentants du CAPS et d’autres
participants à OPLM de Garoua se souviennent et se souviendront toujours de ces
décors d’une manifestation culturelle qui fut une réussite. Ils attendent vivement
la prochaine rencontre des OPL du Cameroun. Pour la tenue et le succès de
celle-ci, les éventuels hôtes et organisateurs, très satisfaits du soutien
financier de l’Institut Goethe et de la profondeur des échanges effectués à
Garoua le 27 juin 2014, sollicitent, déjà et par anticipation, l’appui
indéniable de cette institution culturelle de l’Allemagne et, pourquoi pas, celui
d’autres structures et bonnes volontés actives au Cameroun.
[1]
A la Salle de Chercheurs et pour les chambres pour chercheurs que le CAPS avait
réussi à posséder et tenté de gérer en faveur des chercheurs contraints à
séjourner à Ngaoundéré dans le cadre de la poursuite de leurs travaux de
recherche.
[2]
Le fonctionnement de ces boutiques permettait aux chercheurs accueillis à la
Salle de Chercheurs de disposer, sur place et à des prix raisonnables, du petit
matériel didactique indispensable à la recherche. Il permettait d’éviter les
déplacements ou les pertes de temps liées : à l’achat d’un stylo, d’une
enveloppe, des formats A4 ou A3 ; à l’acquisition
des unités pour les appels téléphoniques…Dans le contexte de ce modeste confort
matériel, le chercheur gagnait du temps en se consacrant davantage à son
activité intellectuelle.
[3]
Programme Ecole et Culture sans
frontières en Afrique PECFA, et
Programme Vacances et Culture en Afrique PVCA.
[4]
Journées de
la mémoire collective JMC, des sciences sociales JSS, des détentes
scientifiques JDS ; des conférences-débats, tables rondes, des Ateliers
d’évaluation des travaux en cours de production ou de finalisation
AETCPF ; des Séminaires de méthodologie de la production littéraire en
sciences sociales SMPLSS ; des séminaires internes des étudiants de Master
II et de Doctorat.
[5]
Les
établissements scolaires ou les villages enclavés du fait de leur situation à
la périphérie du pays ou de leur éloignement des grandes bibliothèques
fonctionnelles au Cameroun.
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