RELATION DES SERVICES DES ARCHIVES AVEC LA HIÉRARCHIE
par DJATANG MBANDJI Bertille, archiviste, La Régionale d'épargne et de crédit
INTRODUCTION
• L’Archivage
au-delà de son apprentissage théorique dans nos écoles spécialisées du Cameroun
est un véritable souci d’implémentation dans nos entreprises privées et
étatiques de la place.
• Bien
qu’étant un métier en perpétuel mutation, ses concepts et son cadre pratique
restent encore méconnus de nombreux entrepreneurs, chef d’entreprise et parfois
même des gouvernants. D’ou le défi, à relever du corps des professionnels pour
valoriser les enjeux d’un tel métier dans les organismes. Car, l’archivage
apparaît aujourd’hui comme un élément
dynamique de la chaîne informationnelle de l’entreprise. Encore faut-il que
l’archivage soit pratiqué selon des règles éprouvées en matière de collecte, de
gestion et de pérennité des supports. Le respect des usages est d’autant plus
important.
• A
cet effet, l’archivage dans le système managérial ne peut être fluide sans la prise en compte des
éléments ci-après :
• Le
respect des règles d’archivage ;
• L’implémentation
de la chaîne archivistique
• Le
personnel formé
Normes et règles archivistiques.
Evoluant dans un
secteur bancaire, la constitution des archives tourne autour des archives de
production (contrats, conventions de compte, pièces comptables, documents
relatifs aux investissements– équivalent à 80 % de l’ensemble). Ce secteur
d’activité évoluant dans un environnement juridique toujours plus contraignant,
les banques doivent obéir à des réglementations sourcilleuses en matière de
traçabilité, comme la loi Sarbanes-Oxley, les règlements COBAC, celles
de l’Autorité des marchés financiers. D’où une interpellation forte en matière
d’archivage, Malheureusement le constat est amer, selon l’adage qui dit
« loin des yeux, loin du cœur » ; du fait de son éloignement de
la structure mère, le service des archives a tendance à tomber dans les oubliettes.
Par conséquent, le service n’est pas considéré comme une « fonction
support » de l’entreprise, faisant partie de la vie de l’entreprise, mais
plutôt considéré comme un magasin d’entreposage. Pourtant une bonne pratique archivistique doit reposer sur
une capture de l’information, un versement selon un protocole fixé par un
bordereau de versement et une bonne gestion du cycle de vie. Si une entreprise
hésite à valider les procédures et normes d’archivages en leur sein, comment
arriver à installer une traçabilité en matière d’archivage et implémenter un
système fluide et fort ?
L’IMPLEMENTATION DE LA CHAINE ARCHIVISTIQUE
L’implémentation
de la chaîne archivistique implique la phase pratique et le résultat.
Les difficultés perçues sont d’ordre
organisationnel et fonctionnel : avec une personne en charge des archives,
comment être efficaces dans la mise en place d’un système ? Absence des
procédures, de centre de pré-archivage, de département, de partenariat avec des
écoles de formation, de ressource humaine, de
personnel formé, de budget, d’outils et d’équipements nécessaires à son
fonctionnement ; des locaux moins spacieux et équipés de manière non
conventionnels…
• Bref,
tous ces défauts ne peuvent concourir à mettre en place une politique
d’archivage respectant deux impératifs :
• La
création de correspondants d’archives,
relais indispensables pour prendre en compte les besoins des utilisateurs.
• Le référentiel d’archivage nécessite un
dialogue entre les producteurs de contenu et les archivistes.
Notre combat est de
faire de l’archivage une fonction reconnue et valorisée par le management et
non une activité noyée dans le budget de la Logistique et son fonctionnement.
LE PERSONNEL FORME
• La formation du personnel est très importante
dans la mise en place d’une politique d’archivage. Malheureusement nos
dirigeants veulent des résultats sans vouloir s’impliquer.
• A travers des séminaires, le personnel doit
recevoir une formation sur l’importance du document et sa conservation.
• Comme nous l’avions dit plus haut sans la
validation des manuels et procédures proposés, il serait difficile de cultiver
une mentalité archiviste dans l’entreprise.
CONCLUSION
Sans l’apport de
l’administration dans l’archivage, il est impensable voire impossible d’asseoir
une politique d’archivage réelle. L’archivage doit être le poumon de
l’administration. Fort est de constater que de nos jours les entreprises
face à la propagation de la numérisation
veulent numériser leurs documents, ceci devient une solution rapide à leur
problèmes d’archivage…
Il est certes vrai
que l’archivage numérique est l’une des solutions pour l’accès rapide à
l’information et à la pérennité de celle-ci, néanmoins, si jusqu’ici très peu
de structures ont pu investir pour asseoir un système d’archivage fluide,
comment envisager la numérisation en trainant derrière nous un travail
inachevé ? Nous pensons qu’il serait judicieux de mettre en place les
bases solides d’un archivage physique avant de se lancer dans un projet de
numérisation.
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