lundi 10 mars 2014

DESHERBAGE EN BIBLIOTHEQUE Expérience de la CENTRALE DE LECTURE PUBLIQUE




Communication présentée pendant la 2ème édition de One Peson Library Meeting (OPL-M) à Dschang, octobre 2013
Par EYANGO MOUEN Fabrice Wilfried, Inspecteur de la Documentation, Ministère des Arts et de la Culture, Cameroun



ELÉMENTS DE DÉFINITION
Le désherbage consiste à retirer des rayonnages en magasin ou en libre-accès les documents qui ne peuvent plus être proposés au public. On parle également d’élimination, d’élagage, de retrait, de révision ou de réévaluation.

DESHERBER UN DEFI
Si un document est éliminé (retiré définitivement de la collection) il peut alors être :
-mis au pilon (détruit) selon des  principes définis
-remplacé par une édition plus récente ou par un autre support (cas d’une encyclopédie papier remplacée par une version électronique)
-remplacé par un substitut
-relégué dans un dépôt (un magasin ou un lieu de stockage où il restera disponible sur demande)
Le désherbage est un terme générique pour :
-la restauration des documents ;
-la relégation ;
-l'élimination.

OBJECTIFS
-Elagage de la collection de documents qui n’y ont plus leur place, aération des rayonnages
-Actualisation des collections, évaluation de la cohérence d’un fonds et de sa pérennité.
-Il permet aux bibliothécaires d’approfondir leur connaissance des fonds et de veiller à la qualité de ce qui est offert plutôt qu’à la quantité
-Il est destinée à mettre en valeur les collections disponibles et à offrir des ressources constamment actualisées.
-Résolution du problème de longue date, le désherbage s'avère être la solution incontournable pour les bibliothèques de lecture publique, confrontées à des problèmes de réorganisation, d'encombrement ou d'impossibilité d'extension.
L’OBJECTIF PRINCIPAL EST ALORS D’AMÉLIORER L’ASPECT DE LA COLLECTION, DE LA RENDRE PLUS ATTRACTIVE, INTELLECTUELLEMENT ET MATÉRIELLEMENT

ORIGINES
Le désherbage s’est généralisé et formalisé en France assez tardivement (les années 80), la conservation absolue ayant prévalu et de nombreuses réticences ayant persisté. L’accroissement des  collections, l’inflation éditoriale, la saturation des espaces, la généralisation du libre-accès,l’explosion de la demande ont conduit à réfléchir aux moyens de renouveler les collections et d’éliminer defaçon raisonnée.
Le modèle anglo-saxon, où le désherbage (weeding) existe depuis longtemps, a inspiré les méthodes et pratiques de gestion des collections. Ainsi l’élimination apparaît comme indissociable des acquisitions et doit être formalisée dans la politique documentaire de l’établissement.


ATTITUDE DU PERSONNEL
Le désherbage est une opération indispensable dans le circuit du livre, et pourtant la moins pratiquée dans les bibliothèques. Cela doit être le projet commun de l’équipe des bibliothécaires, chaque responsable, bénévole ou professionnel qui travaille à la bibliothèque, doit être convaincu du bien fondé de l’opération et y être partie prenante
Le personnel doit observer quels sont les besoins, les urgences et voir de quel(s) moyen(s) l’on dispose. Il s’agit de supprimer des  livres en nombre du fonds de  la bibliothèque.
CHAQUE OUVRAGE DU FONDS SERA EXAMINÉ AVEC ATTENTION ET LES ÉLIMINÉS SERONT TAMPONNÉS AVEC LA MENTION « REBUT » OU « ANNULÉ  À L’INVENTAIRE » ET SUPPRIMÉS DES REGISTRES D’INVENTAIRE. IL S’AGIRA D’ÉLIMINER : LES LIVRES EN  DOUBLE, LES LIVRES ABÎMÉS, JAUNIS, OBSOLÈTES, PAS OU PLUS EMPRUNTÉS AU BOUT DE PLUSIEURS ANNÉES, INADÉQUATS.

CRITÈRES ET MISE EN OEUVRE
Les critères seront variables selon les paramètres suivants :
• Le statut et les missions de l’établissement (lecture publique, vocation patrimoniale, spécialisation…)
• Les supports des documents à désherber (livres, cd, vidéos, cd-roms, périodiques)
• Les domaines des savoirs concernés (les critères ne sont pas les mêmes pour des documents scientifiques, vite obsolètes, et des documents littéraires)
• La politique documentaire propre à l’établissement (priorités, actualité, exhaustivité ou non, spécialisation ou encyclopédisme…) : le désherbage fait partie du plan de développement des collections (conspectus)
• Les raisons matérielles (usure, détérioration, mauvais état), doublons
• Les raison politique : le document ne correspond plus à la politique documentaire (inadéquation à la collection), obsolescence des contenus, ouvrages trop spécialisés, erreurs d’achat…

CRITÈRES ET MISE EN OEUVRE
• L’usage qui est fait des collections ou le nombre de prêts : on peut décider de retirer des documents jamais ou peu consultés depuis longtemps (statistiques de rotation, « longévité » évaluée selon les disciplines). Cependant cela induit le risque de subir la pression du public et de banaliser les collections si l’on retire des œuvres plus exigeantes, moins connues…
• La date de publication ou d’acquisition peut inciter à éliminer ou renouveler un document
• Il faut élaborer une politique de désherbage qui soit évolutive (selon quels critères, objectifs, modalités, fréquence) et la mener en concertation avec tous les responsables de collection.
• Parmi les opérations post-désherbage, il faut penser à la redistribution, la « 2ème
vie » des documents (don, échange, vente…) Il faut veiller au risque de destructions (on ne désherbe pas les fonds patrimoniaux) et respecter les textes législatifs relatifs au désherbage

MÉTHODES
-Méthode DC (désherbage des collections)
-Méthode IOUPI
- Méthode d'élagage développée dans le Réseau public de Lecture de la Fédération Wallonie-
Bruxelles
-Cadre législatif
-Recherche de substituts

PROCEDE
-Vérifier l’état matériel du document : les livres usés, jaunis, déchirés, crayonnés, salis, scotchés, ou avec des pages manquantes doivent être retirés.
-Les documents illisibles doivent être retirés également. Consulter les fiches de prêts (papier ou informatique). Les documents qui ne sont pas sortis depuis plus de trois ans (sauf les classiques) ne doivent pas  être gardés
-Supprimer des rayonnages les ouvrages qui ne correspondent pas au fonds : pour un public universitaire, par exemple, ou les doublons.

AVANTAGES
Aux yeux des citoyens, les bibliothèques locales remises en état revalorisent leurs collections en identifiant mieux le patrimoine public qu'elles conservent.
Les pouvoirs organisateurs ne peuvent multiplier indéfiniment les locaux de stockage, qu'il vaut mieux rentabiliser qualitativement par un tri intelligent de leur contenu.

PRESENTATION DE LA CENTRALE DE LECTURE PUBLIQUE (CLP)
-Salle1 RC : bloc administratif CLP
-Salle2 RC : atelier de reliure
-Salle 3 RC : salle de presse
-Salle4 R+1 : section adulte de la bibliothèque
-Salle5 R+1 : section jeunesse
-Salle6 R+1 : salle de cours 1
EYANGO MOUEN Fabrice Wilfried

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