vendredi 5 octobre 2012

Quelles stratégies peut-on utiliser pour stimuler l’expression des contenus locaux?

Des pistes

  • Dans la “charte de constitution des collections” et dans le “ plan de développement des collections”, prévoir des documents dont les contenus traitent des réalités locales.
  • Inclure de plus en plus de livres en langues locales dans les programmes scolaires dès la petite enfance.
  • Promouvoir la “lecture à haute voix”, les “ heures du conte” les conférences débat. L’oralité est une donnée importante dans notre anthropologie culturelle
  •  « l’Oralothèque » => Culture chaude

Bibliothèque/ Médiathèque : actrice de la chaine du livre

  • La bibliothèque/Médiathèque doit faire des acquisitions de livres en langues locales et proposer des animations assorties de prix.
  • La bibliothèque/médiathèque, notamment en milieu rural ou sémi urbain, peut collecter des histoires traditionnelles écrites en langues locales et les éditer ( micro édition) , même de façon sommaire. Ex: Bibliothèque municipale d’Arlit dans le nord du Niger , soutenue par BSF

Bibliothèque/Médiathèque : vecteur de diffusion du patrimoine matériel et immatériel

  • La bibliothèque/médiathèque peut promouvoir le patrimoine matériel ( exposition) et immatériel ( savoirs locaux).
  • Contribuer à l’alphabétisation, à la lutte contre l’illettrisme… en utilisant les contenus locaux qui parlent aux gens car ceux -ci se sentiront en phase avec ce qu’ils voient, avec ce qu’on leurs dit, avec ce qu’ils lisent.

La bibliothèque/Médiathèque et ses partenaires pour la promotion des contenus locaux

  • La bibliothèque/médiathèque doit impérativement travailler en partenariat avec les administrations déconcentrées et décentralisées de l’Etat.
  • L’Etat DOIT soutenir la chaîne du livre local en respectant l’ « accord de Florence » ( 1950) et son « protocole de Nairobi » ( 1976). Ceci pourra améliorer la compétitivité des éditeurs locaux, et même les auteurs africains; encourageant ainsi la production des contenus locaux.
  • Au Cameroun par exemple, d’après les statistiques des éditeurs locaux, les multinationales occidentales contrôlent près de 80% du marché du livre scolaire dans le pays. Or ce sont les bénéfices gagnés sur le livre scolaire qui financent le livre culturel
  • peu de livres culturels accessibles au plus grand nombre
  • Ceci implique donc que les acteurs locaux de la chaîne du livre au bout de laquelle on trouve la bibliothèque/médiathèque publique n’ont presque pas de moyens matériels et financiers pour développer une vraie politique éditoriale locale incluant l’usage des langues maternelles comme supports d’expression.
  • En plus de l’Etat, Les écoles, les associations, les communautés , les éditeurs sont des partenaires « naturels » de la bibliothèque/médiathèque publique dans la production, la diffusion et l’animation autour des contenus et savoirs locaux.

La bibliothèque/médiathèque publique comme « 3e lieu »

En Afrique, pour stimuler l’expression des contenus locaux dans nos bibliothèques/médiathèques publiques, celles ci doivent être perçues par tous ( enfants, jeunes, adultes) comme étant le « 3e lieu » après la maison et l’école et/ou le lieu de travail.
  • La bibliothèque/médiathèque publique doit être un lieu de brassage intergénérationnel
  • Cesser de n’être que des lieux d’apprentissage, d’étude
Culture froide
  • Elle doivent être des lieux de médiation culturelle, des lieux de vie où se côtoient allègrement l’oral et l’écrit,
 Culture Chaude
  • Nous essayons au CLAC de Yaoundé de puis 5 ans, d’en faire un « 3e lieu » pour la population, à travers les multiples activités que noue organisons:
  1. Le club des lecteurs, 
  2. La rencontre des philosophes Camerounais,
  3. Le club de la presse où les journalistes débattent sur l'actualité,
  4. De musique,
  5. De la danse,
  6. La formation des bibliothécaires de lecture publique à l’utilisation des SIGB, avec le soutien de l’IFC,
  7. L'accès aux TIC qu'offre le clac.
Charles Kamdem Poeghela

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