jeudi 31 janvier 2013

Contrainte budgétaire, gestion et vie scientifique de la bibliothèque du CAPS de 2005 à 2012

A la suite d’une succession de circonstances expérimentale, le Centre africain de partage du savoir CAPS en projet en 2005 voit le jour à Ngoundéré le 18 mars 2006, à côté de la station de Mobil Oil située, à l’époque, à la descente de la route qui conduit à la gare ferroviaire, précisément en face de la Mosquée El Hadj Garou. Il constitue d’abord, à sa création et jusqu’en janvier 2007, une simple bibliothèque privée de Mbengué Nguimè Martin, son fondateur qui utilise le petit revenu de la famille et finit par greffer d’autres activités aux aspects fondamentaux de la vie de ce centre de documentation ouvert au public et dénommé aujourd’hui Salle de Chercheur. Puis, il fonctionne véritablement comme le laboratoire de recherche en documentation privée et d’études  en sciences sociales, une structure qui abrite désormais la Salle de Chercheurs plus attrayante et représente le poumon social de celle-ci.
Un tel témoignage met en relief le progrès du CAPS, la place importante que la Salle de Chercheurs, un One Person Library OPL, occupe au sein de ce laboratoire dont elle tire profit de 2006 à 2012. Il souligne le lien originel qui existe entre l’institution mère et sa bibliothèque, deux réalités ayant la même base historique en termes de création ou d’évolution dans le temps. Il évoque quelques pans de la contribution du CAPS au développement de la Salle de Chercheurs, sans relever les paramètres de financement et de gestion connus à mesure que cet espace de travail intellectuel mieux structuré et plus accueillant de nos jours participe à l’épanouissement culturel des populations.
Dès lors, la même déclaration ne laisse pas le chercheur indifférent. Celui-ci s’interroge : Pourquoi et comment l’usage d’un revenu de famille objet de plusieurs influences et fluctuations a-t-il pu conduire à la création et à la croissance du CAPS ou de son OPL au point de contribuer à faire de ces institutions des structures d’accueil intéressantes des membres de la communauté scientifique au cours de leurs sept premières années de fonctionnement ? Quelles en furent les conséquences ?
En considérant cette question fondamentale, on constate que le témoignage fait soulève la curiosité autour de l’OPL du CAPS, structure dont l’essor et la configuration actuels préoccupent l’esprit et fondent la présente analyse à inscrire dans le livre de "Bonnes pratiques et expériences" relatives aux OPL du monde. Il représente le début d’une réflexion originale, laquelle puise sa substance intelligible de l’exploitation des sources diverses, rares, parcellaires et complémentaires, parmi lesquelles des documents iconographiques. L’insistance sur trois centres d’intérêt, à savoir le financement "aléatoire", la délocalisation permanente de la Salle de Chercheurs, les nouvelles stratégies de survie de la structure et de promotion de la recherche scientifique au CAPS dès juin 2011, le prolonge. Aussi comble-t-elle un vide scientifique, facilite-t-elle la maîtrise du milieu socioculturel du Cameroun et améliore-t-elle l’historiographie de Ngaoundéré, partant celle de l’ensemble du pays et de l’Afrique en général.    

Le financement "aléatoire" du CAPS ou de la Salle de Chercheurs

Etudier le financement "aléatoire" de la Salle de Chercheurs revient à faire ressortir un pan spécial de l’ingéniosité de l’homme en matière de management entrepreneurial. Ce pan se réduit au One Person financement avec tout ce que cela comporte comme volonté d’entreprendre malgré tout,  obstacles à l’initiative privée et risque de pertes très significatives pour une économie de ménage et ceux qui en dépendent de manière exclusive. Autrement dit, il s’agit ici de s’attarder sur l’insuffisance des fonds alloués à la création et au fonctionnement de la Salle de Chercheurs par le biblio opérateur déterminé à aller jusqu’au bout de son initiative, en dépit des aléas conjoncturels au rang desquels se trouve l’hostilité à la pratique de la lecture.
En effet, la volonté de création du CAPS matérialisée sur le terrain par l’ouverture de la bibliothèque informatisée à l’attention de la communauté scientifique de Ngaoundéré se manifeste sans ambiguïté d’août 2005 à mars 2006. Elle se base sur des efforts ponctuels au plan financier, étant donné qu’elle devient préoccupante au moment où la finalisation des travaux de Thèse, le dépôt et la soutenance du même travail académique continuent à retenir l’attention dans le cadre des traites à s’acquitter mensuellement auprès d’une institution bancaire de Ngaoundéré.
La prise en compte de ce détail permet de comprendre que le CAPS ou son OLP naissent dans un contexte matériel très difficile. Pour preuve, après l’acquisition du premier local pour une durée de deux mois aux termes desquels la structure fut délocalisée pour la première fois, l’équipement de travail mis en place provient essentiellement du domicile du fondateur. Il s’agit, entre autres matériels, de l’ordinateur de seconde main acquis à l’époque en vue de la finalisation des travaux de Thèse, de la table et des chaises retirées de la salle à manger, de deux étagères qui servaient à la conservation des documents personnels, de la documentation scientifique que Mbengué Nguimè Martin avait réussie à acquérir depuis son arrivée à Ngaoundéré en mai 1996.
Objectivement, les détails relevés ci-dessus attestent que le CAPS en général et la Salle de Chercheurs en particulier voient le jour dans un contexte d’épargne inexistant, d’insuffisance de revenu limité au salaire du fonctionnaire camerounais ou assimilé. Lorsqu’on réalise que le revenu en question est, d’ailleurs, destiné parallèlement et prioritairement à la sécurité des biens et des membres de la famille toujours étendue en Afrique, à la promotion socioculturelle du formateur qui le perçoit, et à la contribution de ce dernier à l’épanouissement spirituel de la société ou à la promotion de la diversité culturelle du Cameroun, l’insuffisance des moyens mis en œuvre pour la survie de l’œuvre bibliothécaire créée ne fait pas de doute. Elle aide, plutôt, à saisir les méandres d’une gestion financière suffisamment contraignante pour la survie de la Salle de Chercheurs. L’unité culturelle qui, en dépit de son système d’exploitation de la documentation privée basé sur l’usage de l’outil informatique, perd son premier emplacement dont la conservation exigeait le versement à la fois de deux mois de loyer au minimum, alors que les recettes enregistrées étaient inférieures aux frais de prise en charge quotidienne du bibliothécaire.
Du reste, il ressort de cette initiative de création et de fonctionnement de la petite entreprise culturelle de mars à mai 2006, que le défi majeur à relever dans ce domaine réside plus dans la survie de la microstructure qu’à sa mise en place et son animation immédiate dans son environnement. Il influence le comportement ou les décisions de l’investisseur. Aussi le besoin d’assurer la continuité de la présence de la Salle de Chercheurs à Ngaoundéré justifie-t-il sa mobilité presque régulière dans le temps et dans l’espace.

La délocalisation "permanente" de la Salle de Chercheurs

Face au déficit budgétaire qui imprime une ligne de conduite au gestionnaire mal averti ou obnubilé par l’exécution de son projet culturel dont l’importance retient difficilement l’attention d’un peuple devenu paresseux, le fondateur du CAPS respecte, sans coup férir, la prescription financière du premier bailleur de cette structure. C’est ainsi qu’il inaugure d’abord, puis expérimente la migration temporaire et spatiale de la Salle de Chercheurs à des fins de survie indispensable à l’épanouissement des citadins engagés dans la quête du savoir et du savoir-faire.
Suivant cette logique, le CAPS encore réduit à sa Salle de Chercheurs survit au lendemain du 18 mai 2006 grâce à son transfert derrière le bâtiment de la Police judiciaire PJ situé au quartier Champ de prière de Ngaoundéré. Il fonctionne au domicile de son fondateur/gestionnaire, où seuls quelques étudiants éveillés et très engagés dans la chasse au document arrivent à travailler de façon convenable.  Le taux de fréquentation très bas procède de l’ignorance  du nouveau local par la communauté scientifique de Ngaoundéré. C’est du moins la raison que le gestionnaire de la bibliothèque retient, lorsqu’il décide de transférer à nouveau la structure au centre de la ville.
L’espoir en de lendemains meilleurs pour la Salle de Chercheurs qui, selon lui, devait finir par être connue de la quasi-totalité de la population de Ngaoundéré anime alors le gestionnaire au moment où, avant la fin de l’année 2006, il ouvre les portes du CAPS pour la première fois en face de la Délégation provinciale de la Communication. Il s’intensifie, lorsque grâce à cet emplacement et avec le concours d’un engagement personnel de quelques-uns de ses collègues Enseignants-Chercheurs d’Université, le responsable de la Salle de Chercheurs réussit à y attirer plusieurs membres de la communauté scientifique qui se constituent en trois équipes et soumettent trois projets de recherche pour financement au Réseau ouest et centre africain de recherche en éducation ROCARE en mars 2007. L’espoir souligné atteint son apogée en juillet 2007, suite à l’engagement de ce réseau à financer un projet sur quinze soumis par le Cameroun en général, et un sur trois venus du CAPS à Ngaoundéré en particulier. Mais s’il participe tant au fonctionnement de la Salle de Chercheurs en plein centre urbain, c’est davantage parce que le nouveau local peu aéré, bien placé, occupait un petit espace (14 m2) et coûtait 30000 FCFA par mois, contrairement au tout premier qui totalisait au maximum 24 m2 pour 100000 FCFA à verser au début de chaque période de deux mois. C’est aussi parce que la proximité du Centre départemental des impôts de la Vina permettait au CAPS de vivre d’un partenariat en matière de photocopie dont le coût pratiqué à la Salle de Chercheurs était plus bas  (20 FCFA la page) qu’ailleurs (25 FCFA la page). Une autre raison et non des moindres réside dans le rapprochement du domicile du gestionnaire de son lieu de travail. Avant de conduire à l’agression du responsable de la Salle de Chercheurs en juillet 2007, cet avantage lui permit de maintenir les portes de la bibliothèque ouvertes jusqu’à 22 h. parfois, le temps de mettre un terme à son propre travail intellectuel, à une discussion scientifique qu’entretenaient ses visiteurs ou de finaliser la saisie d’un document étranger. Une dernière source d’espoir s résumait au fonctionnement d’un secrétariat public annexé à la Salle de Chercheurs, de deux partenariats de portée limitée entretenus respectivement avec l’Association développement et environnement ADE - dans le cadre du montage de projets - et l’Association humanitaire "Décapole" qui exploitait parfois la salle de lecture du CAPS.
Au regard de ce qui précède, force est de constater que le nouveau local offre plus d’opportunités d’épanouissement aux chercheurs que le premier ou le deuxième qui se trouvait à la périphérie de la ville. Le taux de fréquentation, loin d’être satisfaisant en ce qui concerne les chercheurs, l’est pour ce qui est des services rattachés ou assimilés. Mais, il demeure vrai que les ressources financières générées par le CAPS ne lui permettent pas toujours de se prendre en charge, sans doute parce que les responsables des domaines rattachés à la Salle de Chercheurs s’étaient engagés dans l’autosatisfaction financière au détriment de l’institution. C’est du moins ce que le fondateur du CAPS réalise chaque mois, lorsqu’il procède aux opérations de dépenses liées aux charges fixes. C’est dire, en réalité, que la contrainte budgétaire persiste malgré les efforts fournis jusque-là, ce qui entretient le fondateur dans l’inquiétude relative à sa propre réalisation.
La réaction à cette nouvelle situation passe par l’éloignement du gestionnaire de son lieu de service, l’arrêt des activités annexes et la recherche d’un local définitif pour le CAPS, question de réduire au maximum les charges à celles relatives à l’unique préoccupation de la Salle de Chercheurs. La mise en valeur d’une telle vision des choses aboutit à l’occupation, en mai 2008, d’une villa toujours au centre commercial et précisément derrière le bâtiment de Cameroon Airlines Camair. Une fois de plus, le CAPS et, évidemment, la Salle de Chercheurs regagnent le nouveau local plus spacieux, mais situé en retrait par rapport au monde des affaires.
L’inconvénient relevé ne tarde pas à se faire sentir, en dépit du fait que l’équipe de recherche ROCARE Cameroun 2007 organise le Café ROCARE et en profite pour faire connaître le nouvel emplacement à la plupart des membres de la communauté scientifique de Ngaoundéré. Le nombre de chercheurs diminue alors, et l’espoir procède de ce que le local occupé devait abriter définitivement le CAPS, si l’on s’en tient aux termes d’une négociation verbale faite à l’intention du bailleur. Il s’émousse davantage, à la suite de l’acquisition du même local par le responsable de l’Hôtel Vina Palace, déterminé à récupérer de gré ou de force les biens de son père au détriment des occupants légalement logés par sa marâtre moyennant des frais de location.
A voir de près, la situation de la Salle  de Chercheurs évolue comme une descente aux enfers d’où seul un effort de plus réussit à délier son sort : l’occupation, en octobre 2008, d’un local de moins de 9 m2 à l’entrée de la zone universitaire, exactement dans la mini-cité Babadjou située à 500 m environ de la guérite de l’Université de Ngaoundéré sur la route qui relie la ville de Ngaoundéré  à Garoua. La solution trouvée tient aussi compte de la volonté de rapprocher la salle de chercheurs de sa principale population cible. Elle semble plus satisfaisante dans la mesure où elle donne au CAPS un espace anonyme qui ne souffre d’aucune contestation en matière de crédibilité en tant que lieu de recherche scientifique. Le gestionnaire, Sini Ibrahim, est un ancien étudiant du Département d’histoire de l’Université de Ngaoundéré. Sa conscience professionnelle et sa volonté de participer à la formation des jeunes du Nord-Cameroun par le canal de la Salle des Chercheurs l’exhortent à y attirer plusieurs jeunes chercheurs de son temps, malgré le fait qu’il bénéficie d’un statut de stagiaire.
Le résultat positif ne se fait pas attendre. La Salle de Chercheurs dont le coût s’élevait à 11000 FCFA, le traitement financier (30000FCFA) réservé au gestionnaire, les charges d’eau et d’électricité consommées sont presque couverts chaque mois. L’expérience ainsi vécue fut de courte durée, parce que le gestionnaire arrête de s’occuper du CAPS, quitte l’environnement universitaire et laisse le soin au fondateur de le remplacer. Une fois de plus, la situation de la Salle de Chercheurs se complique. Elle s’empire au fil des jours jusqu’en janvier 2010, ce avec la bénédiction de l’absence du fondateur du CAPS, l’éducateur qui voyage et séjourne en France pendant six mois environ dans le cadre d’un stage de perfectionnement au CEMAf.
Au lendemain de l’évaluation de la conjoncture catastrophique que connaissaient la Salle de Chercheurs et le fondateur du CAPS surtout, celui-ci saisit le taureau par les cornes et adopte une démarche préventive. La peur du gestionnaire éloigné de son contrôle prédomine sa conscience. Cependant, elle ne le décourage pas. Dès lors, l’acteur de l’histoire réagit en homme aguerri. Il limite les dégâts et la perte de ses avoirs perçus difficilement, en ramenant, en février 2010, la Salle de Chercheurs en ville, à son domicile où celle-ci occupe la salle de séjour isolée du reste de la maison.
L’initiative prise tranquillise le fondateur du CAPS, sans pour autant le mettre à l’abri de lourdes dépenses indispensables à l’animation scientifique de la Salle de Chercheurs désormais située au quartier Baladji II à Ngaoundéré, juste à côté du Foyer Bandjoun. Pour le réaliser, il suffit de se souvenir de nombreuses manifestations culturelles/scientifiques que le CAPS a organisées à l’intention des populations locales de toute la ville de Ngaoundéré, avant le transfert de la Salle de Chercheurs en face du Lycée classique le 23 septembre 2012.
Au demeurant, le fonctionnement du CAPS ou de la Salle de Chercheurs a exigé plusieurs transferts de leurs services d’un lieu à un autre. Quand on sait qu’aller d’une infrastructure à une autre à l’occasion d’un déménagement s’accompagne de beaucoup de dépenses, et que le CAPS a suivi cette procédure à plusieurs reprises sans trouver une réelle satisfaction en ce qui concerne l’animation scientifique de la Salle de Chercheurs, évaluer les difficultés financières de sa principale source de financement semble facile et révoltant. Pourtant, chez le fondateur du CAPS, l’heure de la révolte n’a jamais sonné. Le découragement est renvoyé aux calendes grecques. Le culte de l’effort est le principal support moral, auquel s’ajoutent les encouragements des personnes ou de quelques structures privées et étatiques sensibles à la contribution scientifique du CAPS au développement de l’Homme. Il fonde d’ailleurs la définition de nouveaux mécanismes de soutien de la Salle de Chercheurs, dans un environnement réticent à la lutte contre l’ignorance et pour l’éveil scientifique.  

Les nouvelles stratégies de survie de la structure et de promotion de la recherche scientifique au CAPS dès juin 2011

Pour le bon fonctionnement du centre de documentation, son fondateur a multiplié des services annexés à la  « structure mère ». C’est ainsi que le centre de recherche offre désormais un service d’hébergement des chercheurs aux nécessiteux. En effet, les chercheurs qui arrivent dans la ville ont besoin d’un cadre d’études approprié et peu coûteux, où ils doivent mener tranquillement leurs activités de travail intellectuel. Cette préoccupation qui se traduit dans les faits par la réduction des coûts de la recherche et la production des travaux scientifiques de qualité a présidé à la prise de décision du fondateur de la Salle de Chercheurs, afin de protéger les chercheurs contre les tracasseries liées à leur hébergement à Ngaoundéré. En constatant que le Camerounais Mintogue Yves accompagné de Cindy Morillas, deux étudiants de Master de Sciences politiques en France n’ont pas pu se faire loger à Dang où ils conduisaient leurs activités de recherche parce  qu’il leur a été exigé le versement d’un an de loyer alors qu’ils avaient seulement besoin d’un studio pour un séjour de quatorze jours, la communauté scientifique ne manque pas de donner raison à Mbengué Nguimè Martin.
Mais, ne convient-il pas de signaler que c’est l’exécution du PECFA édition 2012 qui a le plus déterminé l’Enseignant-Chercheur à créer ce service et à le greffer au fonctionnement de la Salle de Chercheurs pour une meilleure connaissance ou exploitation de celle-ci ? C’est, en principe, l’essentiel à retenir, car le besoin d’autonomie de gestion des détentes scientifiques organisées les 18 et 25 avril 2012 à l’intention de toutes les communautés scolaires et académiques de Ngaoundéré a contraint le financier du CAPS à acquérir le deuxième local à Baladji II, non loin du premier ou de l’Alliance franco-camerounaise. A la fin de ces épreuves ludiques accompagnées d’une bonne dose d’apprentissage de notions scientifiques et professionnelles, le CAPS eut à choisir soit la libération du bâtiment qui aura abrité les détentes scientifiques, soit sa conservation à des fins utiles à l’instar de l’hébergement des chercheurs et de l’organisation des cours de répétition. La dernière alternative fut retenue, avec l’appui de l’argument souligné plus haut et contenu dans les principaux objectifs du CAPS
Présentement, la poursuite des objectifs du CAPS en faveur de la Salle de Chercheurs et de la communauté scientifique du monde justifie le fait que ce laboratoire de recherche dispose de quatre locaux régulièrement loués grâce à l’ingéniosité du fondateur de la structure de base. Ces locaux abritent de grandes salles réservées aux activités du laboratoire de recherche et dénommées ainsi qu’il suit :
v  Salle de Chercheurs. C’est le local qui abrite la bibliothèque et accueille les chercheurs de lundi à samedi de 7 h 30 mn à 17 h30 mn ;
v  Salle de Détentes scientifiques. Elle a accueilli les élèves, les étudiants et leurs encadreurs lors des dernières détentes scientifiques organisées en salle sous forme de concours divers parmi lesquels les matches des incollables et le concours de la meilleure production de l’écrit ;
v  Bureau d’études, d’expertise et d’assistance culturel, soit la salle où les éducateurs rencontrent les jeunes en vue de les aider à résoudre les problèmes d’orientation scolaire ou  académique, de préparation des examens et des concours, d’insertion professionnelle…
v  Salle des Sciences ou le cadre réservé désormais aux séminaires, ateliers, conférences-débats, tables rondes…
Par ailleurs, le CAPS a un photocopieur qui concourt d’abord au bon fonctionnement de ses propres services, avant de satisfaire aux besoins du public. Dans la même perspective, d’autres nouvelles stratégies de survie et de promotion  de la recherche scientifique au CAPS depuis 2011 sont la collaboration permanente avec le ROCARE, l’exécution de deux programmes (PECFA et PVCA) toujours pensés par Mbengué Nguimè Martin. Le PECFA et Le PVCA sont originaux, intéressants, mais exigeants en termes de moyens financiers.
L’exécution du PECFA consiste en l’organisation des activités d’animation scientifique/culturelle de masse dans le cadre des Ateliers d’évaluation scientifique des travaux en cours de production ou de finalisation AESTCPF, des Séminaires de méthodologie de la production littéraire en sciences sociales SMPLSS, des Journées de sciences sociales JSS, des Journées de la mémoire collective JMC et des Journées de détentes scientifiques JDS en salle ou sur des aires de jeux en plein air. Ces activités ont attiré à la Salle de Chercheurs des enseignants d’Université, de Lycée et Collège, sans oublier les étudiants, les élèves et d’autres chercheurs de la trempe de Kameni Jean Claude qui a établi le lien entre les langues des Hébreux et des Egyptiens et celles du Cameroun.
Quant au PVCA élaboré en juin 2011, il vise la diffusion du savoir en vue de la continuité de la lutte contre l’ignorance au moment où l’oisiveté et le poids des vacances marquées par les activités extrascolaires assurent chez les jeunes l’oubli des connaissances indispensables au développement et à l’épanouissement de l’Homme. Contrairement à l’édition de 2011 qui eut lieu de juillet à août et porta davantage sur la préparation des jeunes à l’insertion courante, celle de 2012 revient en partie sur cette question avant d’aborder le thème suivant : "Réussite scolaire et émergence des pays africains". Concrètement, elle étudie "Le sport et le développement de l’Homme" dans le cadre d’une Table ronde, pour sensibiliser les jeunes aux offres d’insertion professionnelle et d’épanouissement humain liées à la pratique scientifique de l’éducation physique. La même édition propose à la jeunesse les opportunités de se faire former à l’usage de l’outil informatique, de participer au concours de Jeux de dames ou à celui des danses sportives et assimilées. Elle comprend aussi un autre volet de Détentes scientifiques, précisément le Tournoi de football de la Coupe de Vacances et Culture en Afrique CVCA. Cette dimension prolonge tout simplement un aspect des Détentes scientifiques du PECFA, dont le déroulement eut lieu aux terrains de football :
v  De l’Université de Ngaoundéré avec l’accord de Mébenga Sassa Aristide, et de manière tacite du Recteur  Amvam Zollo Paul Henri ;
v  Du Lycée classique et moderne de Ngaoundéré avec le soutien du Délégué de gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Ngaoundéré ;
v  Du Collège de Mazenod avec l’appui des responsables dudit établissement.
A la vérité, la liste des activités menées en plus de l’accomplissement des missions fondamentales du CAPS ou de la Salle de Chercheurs est loin d’être exhaustive ici. L’organisation de ces activités a pour un des objectifs pratiques la promotion du CAPS et, par ce fait, celle de la Salle de Chercheurs. La programmation régulière de toutes les cérémonies de lancement ou de clôture des PECFA et PVCA dans cet espace obéit à la même logique. Au-delà des civilités usuelles d’accueil et de remerciements prônées, la distribution de rafraîchissants, la remise solennelle des prix/lots gagnés par des participants, celles des Attestations de participation aux PECFA et PVCA aux enseignants de tout bord ou des Attestations de soutien aux structures privées et publiques qui appuient le CAPS ne visent-elles pas également à assurer un taux élevé de fréquentation de la Salle de Chercheurs ramenée au centre urbain de Ngaoundéré pour la même raison ?

Conclusion

A la lumière de ce qui précède, force est de constater que créer et animer une bibliothèque privée est un travail de longue haleine dans un contexte marqué par une insuffisance de moyens d’investissement, le manque d’infrastructures définitives, l’ignorance des avantages que procure une telle structure à la société, la culture de la paresse/facilité généralisée, la référence exclusive aux sources web. C’est un chantier permanent qui exige une réflexion sans arrêt et un fonds d’investissement consistant. Qu’à cela ne tienne, y parvenir reste possible. C’est le résultat d’une volonté ferme et d’un élan de solidarité, et pourquoi pas de nationalisme planétaire, que le biblio opérateur manifeste à l’endroit de l’humanité afin de limiter le péril de l’Homme dû à l’ignorance. Une autre approche de la réflexion aurait permis d’appréhender les pesanteurs sociales sur l’édification ou le développement d’une bibliothèque de la trempe de la Salle de Chercheurs, et de mettre en relief les différentes perceptions que les Africains de Ngaoundéré par exemple ont du livre en particulier et d’un centre de documentation en général. Dans cette optique, n’aiderait-elle pas à saisir, en outre et dans les détails, les origines, les manifestations et les conséquences de la réticence à la lecture même dans le milieu universitaire du Cameroun où la réussite académique reste liée étroitement à l’exploitation scientifique des documents de tout genre ?

Sources et orientation bibliographique

Archives

Archives privées et non classées APNC du CAPS, Texte de base du CAPS, 2005-2006 ;
APNC du CAPS, Programme d’activités du CAPS ;
APNC du CAPS, Rapports d’activités depuis mars 2006 ;
APNC du CAPS, Bilans financiers du CAPS, 2006-2012 ;
APNC du CAPS, Programme Vacances et Culture en Afrique PVCA, éditions 2011 et 2012 ;
APNC du CAPS, Programme Ecole et Culture sans frontières en Afrique PECFA, éditions 2012 et 2013.

      Bibliographie

Ndongko, Wilfried A., 1986, La gestion économique du Cameroun : Politiques et Performances, Bonn/ Yaoundé, ISH/FES ;
Kapferer, J.-N., 1990, Rumeurs. Le plus vieux média du monde, Paris, Seuil ;
Entreprendre n° 100, 2004, "Commerce et franchise, le guide 2004 pour se mettre à son compte" ;
Germanaud, M.-C. et Rappaport, G., 1986, Créer et animer une bibliothèque en milieu rural, dans les petites agglomérations, à l'hôpital, dans l'entreprise, Paris, Ed. du Cercle de la librairie ;
Guyot, B., 1980, L’information culturelle, Grenoble, Université des langues et lettres de Grenoble ;
Gagnier, J., 1991, Les Lycées du futur, Paris, L’Harmattan ;
Arrot, D., 2002, Les partenariats des bibliothèques, Villeurbanne/Paris, Ecole nationale supérieure des sciences de l’information et des bibliothèques ENSSIB / Association pour la diffusion de la pensée française ADPF.

La préparation de la Thèse de Doctorat/Ph.D de 2003 à 2005 et la vie d’Enseignant-Chercheur menée à Ngaoundéré de 1996 à 2005 par Mbengué Nguimè Martin sont quelques-unes des circonstances auxquelles les auteurs de ce texte font allusion. La première réalité a permis de se rendre compte de ce que le Cameroun regorge d’une importante documentation privée que recherche, parfois en vain, la communauté scientifique dans des librairies, des dépôts d’archives et des bibliothèques officielles ou appartenant aux centres culturels étrangers. La deuxième évidence se résume au manque, au Cameroun en général et dans la ville de Ngaoundéré en particulier, de structure culturelle qui procède à la collecte de la documentation évoquée et jugée inutile très souvent, à sa conservation et à sa valorisation scientifique par des populations locales ou d’ailleurs. Aussi les deux constats ont-ils légitimé inéluctablement la création et le fonctionnement du CAPS à partir de 2006.
Les aspects en question sont la collecte, la conservation et la valorisation des documents,
C’est-à-dire l’institution dont le fonctionnement assure la convergence d’un nombre régulièrement croissant d’individus avides de connaissances vers ce support privé de la recherche scientifique.
Une petite idée de dépenses incompressibles d’une famille africaine limite celles-ci aux exigences financières de la santé, de la nutrition, du logement, de l’habillement, de la communication, de la solidarité africaine ou de l’assistance aux nécessiteux par exemple.
Confronté en permanence au défi de l’excellence académique et ou de la formation continue en vue du meilleur encadrement intellectuel des étudiants à l’Université de Ngaoundéré ou ailleurs.
Qu’impose la participation au rendez-vous du donner et du recevoir.
Ce système consiste en un traitement, en une conservation et en une exploitation de la documentation fondée sur la maîtrise de l’ordinateur. Concrètement, le bibliothécaire crée une banque de donnée informatisée. Il procède à la recherche approfondie sur ordinateur chaque fois que la nécessité se fait sentir, c’est-à-dire qu’il a besoin de connaître tous les documents dans lesquels un aspect, au minimum, d’un sujet de recherche est abordé. En d’autres termes, le système expérimenté à la Salle de Chercheurs se résume en la conception, la constitution et l’exploitation à bon escient d’un catalogue numérique et conservé dans l’outil informatique pour faciliter l’accès à l’information scientifique.
La preuve en est que Mlle Haguim qui tenait le secrétariat avait pris l’habitude de percevoir et d’utiliser les fonds versés par les clients à des fins personnelles avant même de saisir et d’imprimer les travaux de ces derniers. La révélation d’un tel comportement a été faite au lendemain de l’agression subie au CAPS à 21 h 10 mn, lorsque le gestionnaire de la Salle de Chercheurs décida de retirer l’imprimante du secrétariat et de suspendre provisoirement toutes les activités de ce centre victime de l’insécurité notoire à Ngaoundéré.
Chef-lieu de l’actuelle Région du Nord.
C’est le lieu de constater que le poids financier du fonctionnement du CAPS ou de la Salle de Chercheurs s’associe à l’insuffisance du pouvoir financier du fondateur de ces structures pour contraindre ce dernier à travailler seulement avec des stagiaires et pas des salariés. De 2006 à 2012, le personnel stagiaire du CAPS avoisine une vingtaine de jeunes gens dont les plus dynamiques occupent désormais des postes importants dans la fonction publique camerounaise. C’est le cas de Nangang Sandrine, actuellement Enseignante-Chercheure au Département d’histoire de l’université de Ngaoundéré. Elle a effectué un stage au CAPS et précisément à la Salle de Chercheurs depuis le transfert de cette bibliothèque à Baladji II en février 2010 jusqu’à la date de son recrutement à l’Université de Ngaoundéré en novembre 2011.
Centre d’études des mondes africains. Pour se rendre compte de la véracité de la faillite du gestionnaire de la Salle de Chercheurs, il suffit de constater que le fonctionnement de cette structure à Dang a rapporté 13000 FCFA et a coûté 167000 FCFA en six mois d’absence de son fondateur.
Voir l’allure de ces dépenses dans la suite du texte.
L’animation culturelle/scientifique de masse organisée à Ngaoundéré par le CAPS a démarré le 10 avril 2010 et a été suspendue le 19 septembre 2012. Le 10 avril 2010 est le jour où le CAPS organise, pour la première fois, un Atelier méthodologique d’évaluation scientifique des travaux en cours de réalisation sur le thème "Les outils de la production littéraire en sciences sociales", dans la Salle de Chercheurs à Baladji II. Par contre, le 19 septembre 2012 est la date de clôture du Programme Vacances et Culture en Afrique PVCA (édition 2012) et du lancement du Programme Ecole et Culture sans frontières en Afrique PECFA (édition 2012) en faveur de la Salle de Chercheurs. Pourtant, le premier repère chronologique, c’est-à-dire 
A Ngaoundéré, l’occupation d’un nouveau local dépend généralement du versement de six à dix mois de loyer à l’avance.
C’est le lieu de penser aux communautés de l’Université de Ngaondéré, du Collège d’Enseignement Secondaire de Bourkina, du Lycée classique et moderne de Ngaoundéré, du Lycée technique de Ngaoundéré Mardock,  du Lycée technique de Ngaoundéré, du Collège de la Vina et du Collège islamique Cheik Hamdan Rashid Al Maktoum de Ngaoundéré.

par : Mbengué Nguimè Martin et Okala Edwige







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