A la suite d’une succession de circonstances expérimentale, le Centre
africain de partage du savoir CAPS en projet en 2005 voit le jour à Ngoundéré
le 18 mars 2006, à côté de la station de Mobil Oil située, à l’époque, à la
descente de la route qui conduit à la gare ferroviaire, précisément en face de
la Mosquée El Hadj Garou. Il constitue d’abord, à sa création et jusqu’en
janvier 2007, une simple bibliothèque privée de Mbengué Nguimè Martin, son
fondateur qui utilise le petit revenu de la famille et finit par greffer
d’autres activités aux aspects fondamentaux de la vie de ce centre de
documentation ouvert au public et dénommé aujourd’hui Salle de Chercheur. Puis,
il fonctionne véritablement comme le laboratoire de recherche en documentation
privée et d’études en sciences sociales, une structure qui abrite
désormais la Salle de Chercheurs plus attrayante et représente le poumon social
de celle-ci.
Un tel témoignage met en relief le progrès du CAPS, la place importante que
la Salle de Chercheurs, un One Person Library OPL, occupe au sein
de ce laboratoire dont elle tire profit de 2006 à 2012. Il souligne le lien
originel qui existe entre l’institution mère et sa bibliothèque, deux réalités
ayant la même base historique en termes de création ou d’évolution dans le
temps. Il évoque quelques pans de la contribution du CAPS au développement de
la Salle de Chercheurs, sans relever les paramètres de financement et de
gestion connus à mesure que cet espace de travail intellectuel mieux structuré
et plus accueillant de nos jours participe à l’épanouissement culturel des
populations.
Dès lors, la même déclaration ne laisse pas le chercheur indifférent.
Celui-ci s’interroge : Pourquoi et comment l’usage d’un revenu de
famille objet de plusieurs influences et fluctuations a-t-il pu conduire à la
création et à la croissance du CAPS ou de son OPL au point de contribuer à
faire de ces institutions des structures d’accueil intéressantes des membres de
la communauté scientifique au cours de leurs sept premières années de
fonctionnement ? Quelles en furent les conséquences ?
En considérant cette question fondamentale, on constate que le témoignage
fait soulève la curiosité autour de l’OPL du CAPS, structure dont
l’essor et la configuration actuels préoccupent l’esprit et fondent la présente
analyse à inscrire dans le livre de "Bonnes pratiques et expériences"
relatives aux OPL du monde. Il représente le début d’une
réflexion originale, laquelle puise sa substance intelligible de l’exploitation
des sources diverses, rares, parcellaires et complémentaires, parmi lesquelles
des documents iconographiques. L’insistance sur trois centres d’intérêt, à
savoir le financement "aléatoire", la délocalisation permanente de la
Salle de Chercheurs, les nouvelles stratégies de survie de la structure et
de promotion de la recherche scientifique au CAPS dès juin 2011, le
prolonge. Aussi comble-t-elle un vide scientifique, facilite-t-elle la maîtrise
du milieu socioculturel du Cameroun et améliore-t-elle l’historiographie de
Ngaoundéré, partant celle de l’ensemble du pays et de l’Afrique en
général.
Le financement "aléatoire" du CAPS ou de la Salle de Chercheurs
Etudier le financement "aléatoire" de la Salle de Chercheurs
revient à faire ressortir un pan spécial de l’ingéniosité de l’homme en matière
de management entrepreneurial. Ce pan se réduit au One Person
financement avec tout ce que cela comporte comme volonté
d’entreprendre malgré tout, obstacles à l’initiative privée et
risque de pertes très significatives pour une économie de ménage et ceux qui en
dépendent de manière exclusive. Autrement dit, il s’agit ici de s’attarder sur
l’insuffisance des fonds alloués à la création et au fonctionnement de la Salle
de Chercheurs par le biblio opérateur déterminé à aller jusqu’au bout de son
initiative, en dépit des aléas conjoncturels au rang desquels se trouve
l’hostilité à la pratique de la lecture.
En effet, la volonté de création du CAPS matérialisée sur le terrain par
l’ouverture de la bibliothèque informatisée à l’attention de la communauté
scientifique de Ngaoundéré se manifeste sans ambiguïté d’août 2005 à mars 2006.
Elle se base sur des efforts ponctuels au plan financier, étant donné qu’elle
devient préoccupante au moment où la finalisation des travaux de Thèse, le
dépôt et la soutenance du même travail académique continuent à retenir
l’attention dans le cadre des traites à s’acquitter mensuellement auprès d’une
institution bancaire de Ngaoundéré.
La prise en compte de ce détail permet de comprendre que le CAPS ou son OLP
naissent dans un contexte matériel très difficile. Pour preuve, après
l’acquisition du premier local pour une durée de deux mois aux termes desquels
la structure fut délocalisée pour la première fois, l’équipement de travail mis
en place provient essentiellement du domicile du fondateur. Il s’agit, entre
autres matériels, de l’ordinateur de seconde main acquis à l’époque en vue de
la finalisation des travaux de Thèse, de la table et des chaises retirées de la
salle à manger, de deux étagères qui servaient à la conservation des documents
personnels, de la documentation scientifique que Mbengué Nguimè Martin avait
réussie à acquérir depuis son arrivée à Ngaoundéré en mai 1996.
Objectivement, les détails relevés ci-dessus attestent que le CAPS en
général et la Salle de Chercheurs en particulier voient le jour dans un
contexte d’épargne inexistant, d’insuffisance de revenu limité au salaire du
fonctionnaire camerounais ou assimilé. Lorsqu’on réalise que le revenu en
question est, d’ailleurs, destiné parallèlement et prioritairement à la
sécurité des biens et des membres de la famille toujours étendue en Afrique, à
la promotion socioculturelle du formateur qui le perçoit, et à la
contribution de ce dernier à l’épanouissement spirituel de la société ou à la
promotion de la diversité culturelle du Cameroun, l’insuffisance des moyens mis
en œuvre pour la survie de l’œuvre bibliothécaire créée ne fait pas de doute.
Elle aide, plutôt, à saisir les méandres d’une gestion financière suffisamment
contraignante pour la survie de la Salle de Chercheurs. L’unité culturelle qui,
en dépit de son système d’exploitation de la documentation privée basé sur
l’usage de l’outil informatique, perd son premier emplacement dont la
conservation exigeait le versement à la fois de deux mois de loyer au minimum,
alors que les recettes enregistrées étaient inférieures aux frais de prise en
charge quotidienne du bibliothécaire.
Du reste, il ressort de cette initiative de création et de fonctionnement
de la petite entreprise culturelle de mars à mai 2006, que le défi majeur à
relever dans ce domaine réside plus dans la survie de la microstructure qu’à sa
mise en place et son animation immédiate dans son environnement. Il influence
le comportement ou les décisions de l’investisseur. Aussi le besoin d’assurer
la continuité de la présence de la Salle de Chercheurs à Ngaoundéré
justifie-t-il sa mobilité presque régulière dans le temps et dans l’espace.
La délocalisation "permanente" de la Salle de Chercheurs
Face au déficit budgétaire qui imprime une ligne de conduite au
gestionnaire mal averti ou obnubilé par l’exécution de son projet culturel dont
l’importance retient difficilement l’attention d’un peuple devenu paresseux, le
fondateur du CAPS respecte, sans coup férir, la prescription financière du
premier bailleur de cette structure. C’est ainsi qu’il inaugure d’abord, puis
expérimente la migration temporaire et spatiale de la Salle de Chercheurs à des
fins de survie indispensable à l’épanouissement des citadins engagés dans la
quête du savoir et du savoir-faire.
Suivant cette logique, le CAPS encore réduit à sa Salle de Chercheurs
survit au lendemain du 18 mai 2006 grâce à son transfert derrière le bâtiment
de la Police judiciaire PJ situé au quartier Champ de prière de Ngaoundéré. Il
fonctionne au domicile de son fondateur/gestionnaire, où seuls quelques
étudiants éveillés et très engagés dans la chasse au document arrivent à
travailler de façon convenable. Le taux de fréquentation très bas
procède de l’ignorance du nouveau local par la communauté
scientifique de Ngaoundéré. C’est du moins la raison que le gestionnaire de la
bibliothèque retient, lorsqu’il décide de transférer à nouveau la structure au
centre de la ville.
L’espoir en de lendemains meilleurs pour la Salle de Chercheurs qui, selon
lui, devait finir par être connue de la quasi-totalité de la population de
Ngaoundéré anime alors le gestionnaire au moment où, avant la fin de l’année
2006, il ouvre les portes du CAPS pour la première fois en face de la
Délégation provinciale de la Communication. Il s’intensifie, lorsque grâce à
cet emplacement et avec le concours d’un engagement personnel de quelques-uns
de ses collègues Enseignants-Chercheurs d’Université, le responsable de la
Salle de Chercheurs réussit à y attirer plusieurs membres de la communauté
scientifique qui se constituent en trois équipes et soumettent trois projets de
recherche pour financement au Réseau ouest et centre africain de recherche en
éducation ROCARE en mars 2007. L’espoir souligné atteint son apogée en juillet
2007, suite à l’engagement de ce réseau à financer un projet sur quinze soumis
par le Cameroun en général, et un sur trois venus du CAPS à Ngaoundéré en
particulier. Mais s’il participe tant au fonctionnement de la Salle de
Chercheurs en plein centre urbain, c’est davantage parce que le nouveau local
peu aéré, bien placé, occupait un petit espace (14 m2) et coûtait
30000 FCFA par mois, contrairement au tout premier qui totalisait au maximum 24
m2 pour 100000 FCFA à verser au début de chaque période de deux
mois. C’est aussi parce que la proximité du Centre départemental des impôts de
la Vina permettait au CAPS de vivre d’un partenariat en matière de photocopie
dont le coût pratiqué à la Salle de Chercheurs était plus bas (20
FCFA la page) qu’ailleurs (25 FCFA la page). Une autre raison et non des
moindres réside dans le rapprochement du domicile du gestionnaire de son lieu
de travail. Avant de conduire à l’agression du responsable de la Salle de
Chercheurs en juillet 2007, cet avantage lui permit de maintenir les portes de
la bibliothèque ouvertes jusqu’à 22 h. parfois, le temps de mettre un terme à
son propre travail intellectuel, à une discussion scientifique qu’entretenaient
ses visiteurs ou de finaliser la saisie d’un document étranger. Une dernière
source d’espoir s résumait au fonctionnement d’un secrétariat public annexé à
la Salle de Chercheurs, de deux partenariats de portée limitée entretenus
respectivement avec l’Association développement et environnement ADE - dans le cadre du
montage de projets - et l’Association humanitaire "Décapole" qui
exploitait parfois la salle de lecture du CAPS.
Au regard de ce qui précède, force est de constater que le nouveau local
offre plus d’opportunités d’épanouissement aux chercheurs que le premier ou le
deuxième qui se trouvait à la périphérie de la ville. Le taux de fréquentation,
loin d’être satisfaisant en ce qui concerne les chercheurs, l’est pour ce qui
est des services rattachés ou assimilés. Mais, il demeure vrai que les
ressources financières générées par le CAPS ne lui permettent pas toujours de
se prendre en charge, sans doute parce que les responsables des domaines
rattachés à la Salle de Chercheurs s’étaient engagés dans l’autosatisfaction
financière au détriment de l’institution. C’est du moins ce que le fondateur du
CAPS réalise chaque mois, lorsqu’il procède aux opérations de dépenses liées
aux charges fixes. C’est dire, en réalité, que la contrainte budgétaire
persiste malgré les efforts fournis jusque-là, ce qui entretient le fondateur
dans l’inquiétude relative à sa propre réalisation.
La réaction à cette nouvelle situation passe par l’éloignement du gestionnaire
de son lieu de service, l’arrêt des activités annexes et la recherche d’un
local définitif pour le CAPS, question de réduire au maximum les charges à
celles relatives à l’unique préoccupation de la Salle de Chercheurs. La mise en
valeur d’une telle vision des choses aboutit à l’occupation, en mai 2008, d’une
villa toujours au centre commercial et précisément derrière le bâtiment de
Cameroon Airlines Camair. Une fois de plus, le CAPS et, évidemment, la Salle de
Chercheurs regagnent le nouveau local plus spacieux, mais situé en retrait par
rapport au monde des affaires.
L’inconvénient relevé ne tarde pas à se faire sentir, en dépit du fait que
l’équipe de recherche ROCARE Cameroun 2007 organise le Café ROCARE et en
profite pour faire connaître le nouvel emplacement à la plupart des membres de
la communauté scientifique de Ngaoundéré. Le nombre de chercheurs diminue
alors, et l’espoir procède de ce que le local occupé devait abriter
définitivement le CAPS, si l’on s’en tient aux termes d’une négociation verbale
faite à l’intention du bailleur. Il s’émousse davantage, à la suite de
l’acquisition du même local par le responsable de l’Hôtel Vina Palace,
déterminé à récupérer de gré ou de force les biens de son père au détriment des
occupants légalement logés par sa marâtre moyennant des frais de location.
A voir de près, la situation de la Salle de Chercheurs évolue
comme une descente aux enfers d’où seul un effort de plus réussit à délier son
sort : l’occupation, en octobre 2008, d’un local de moins de 9 m2 à
l’entrée de la zone universitaire, exactement dans la mini-cité Babadjou située
à 500 m environ de la guérite de l’Université de Ngaoundéré sur la route qui
relie la ville de Ngaoundéré à Garoua. La solution trouvée tient
aussi compte de la volonté de rapprocher la salle de chercheurs de sa
principale population cible. Elle semble plus satisfaisante dans la mesure où
elle donne au CAPS un espace anonyme qui ne souffre d’aucune contestation en
matière de crédibilité en tant que lieu de recherche scientifique. Le
gestionnaire, Sini Ibrahim, est un ancien étudiant du Département d’histoire de
l’Université de Ngaoundéré. Sa conscience professionnelle et sa volonté de
participer à la formation des jeunes du Nord-Cameroun par le canal de la Salle
des Chercheurs l’exhortent à y attirer plusieurs jeunes chercheurs de son
temps, malgré le fait qu’il bénéficie d’un statut de stagiaire.
Le résultat positif ne se fait pas attendre. La Salle de Chercheurs dont le
coût s’élevait à 11000 FCFA, le traitement financier (30000FCFA) réservé au
gestionnaire, les charges d’eau et d’électricité consommées sont presque
couverts chaque mois. L’expérience ainsi vécue fut de courte durée, parce que
le gestionnaire arrête de s’occuper du CAPS, quitte l’environnement
universitaire et laisse le soin au fondateur de le remplacer. Une fois de plus,
la situation de la Salle de Chercheurs se complique. Elle s’empire au fil des
jours jusqu’en janvier 2010, ce avec la bénédiction de l’absence du fondateur
du CAPS, l’éducateur qui voyage et séjourne en France pendant six mois environ
dans le cadre d’un stage de perfectionnement au CEMAf.
Au lendemain de l’évaluation de la conjoncture catastrophique que
connaissaient la Salle de Chercheurs et le fondateur du CAPS surtout, celui-ci
saisit le taureau par les cornes et adopte une démarche préventive. La peur du
gestionnaire éloigné de son contrôle prédomine sa conscience. Cependant, elle
ne le décourage pas. Dès lors, l’acteur de l’histoire réagit en homme aguerri.
Il limite les dégâts et la perte de ses avoirs perçus difficilement, en
ramenant, en février 2010, la Salle de Chercheurs en ville, à son domicile où
celle-ci occupe la salle de séjour isolée du reste de la maison.
L’initiative prise tranquillise le fondateur du CAPS, sans pour autant le
mettre à l’abri de lourdes dépenses indispensables à l’animation
scientifique de la Salle de Chercheurs désormais située au quartier Baladji II
à Ngaoundéré, juste à côté du Foyer Bandjoun. Pour le réaliser, il suffit de se
souvenir de nombreuses manifestations culturelles/scientifiques que le CAPS a
organisées à l’intention des populations locales de toute la ville de
Ngaoundéré, avant le transfert de la Salle de Chercheurs en face du Lycée
classique le 23 septembre 2012.
Au demeurant, le fonctionnement du CAPS ou de la Salle de Chercheurs a
exigé plusieurs transferts de leurs services d’un lieu à un autre. Quand on
sait qu’aller d’une infrastructure à une autre à l’occasion d’un déménagement
s’accompagne de beaucoup de dépenses, et que le CAPS a suivi cette procédure à
plusieurs reprises sans trouver une réelle satisfaction en ce qui concerne
l’animation scientifique de la Salle de Chercheurs, évaluer les difficultés
financières de sa principale source de financement semble facile et révoltant.
Pourtant, chez le fondateur du CAPS, l’heure de la révolte n’a jamais sonné. Le
découragement est renvoyé aux calendes grecques. Le culte de l’effort est le
principal support moral, auquel s’ajoutent les encouragements des personnes ou
de quelques structures privées et étatiques sensibles à la contribution
scientifique du CAPS au développement de l’Homme. Il fonde d’ailleurs la
définition de nouveaux mécanismes de soutien de la Salle de Chercheurs, dans un
environnement réticent à la lutte contre l’ignorance et pour l’éveil
scientifique.
Les nouvelles stratégies de survie de la structure et de promotion de la
recherche scientifique au CAPS dès juin 2011
Pour le bon fonctionnement du centre de documentation, son fondateur a
multiplié des services annexés à la « structure mère ». C’est
ainsi que le centre de recherche offre désormais un service d’hébergement
des chercheurs aux nécessiteux. En effet, les chercheurs qui arrivent dans la
ville ont besoin d’un cadre d’études approprié et peu coûteux, où ils doivent mener
tranquillement leurs activités de travail intellectuel. Cette
préoccupation qui se traduit dans les faits par la réduction des coûts de la
recherche et la production des travaux scientifiques de qualité a présidé à la
prise de décision du fondateur de la Salle de Chercheurs, afin de protéger les
chercheurs contre les tracasseries liées à leur hébergement à Ngaoundéré. En
constatant que le Camerounais Mintogue Yves accompagné de Cindy Morillas, deux
étudiants de Master de Sciences politiques en France n’ont pas pu se faire
loger à Dang où ils conduisaient leurs activités de recherche
parce qu’il leur a été exigé le versement d’un an de loyer alors
qu’ils avaient seulement besoin d’un studio pour un séjour de quatorze jours,
la communauté scientifique ne manque pas de donner raison à Mbengué Nguimè
Martin.
Mais, ne convient-il pas de signaler que c’est l’exécution du PECFA édition
2012 qui a le plus déterminé l’Enseignant-Chercheur à créer ce service et à le
greffer au fonctionnement de la Salle de Chercheurs pour une meilleure
connaissance ou exploitation de celle-ci ? C’est, en principe, l’essentiel à
retenir, car le besoin d’autonomie de gestion des détentes scientifiques
organisées les 18 et 25 avril 2012 à l’intention de toutes les communautés
scolaires et académiques de Ngaoundéré a contraint le financier du CAPS à
acquérir le deuxième local à Baladji II, non loin du premier ou de l’Alliance
franco-camerounaise. A la fin de ces épreuves ludiques accompagnées d’une bonne
dose d’apprentissage de notions scientifiques et professionnelles, le CAPS eut
à choisir soit la libération du bâtiment qui aura abrité les détentes
scientifiques, soit sa conservation à des fins utiles à l’instar de
l’hébergement des chercheurs et de l’organisation des cours de répétition. La
dernière alternative fut retenue, avec l’appui de l’argument souligné plus haut
et contenu dans les principaux objectifs du CAPS
Présentement, la poursuite des objectifs du CAPS en faveur de la Salle de
Chercheurs et de la communauté scientifique du monde justifie le fait que ce
laboratoire de recherche dispose de quatre locaux régulièrement loués grâce à
l’ingéniosité du fondateur de la structure de base. Ces locaux abritent de
grandes salles réservées aux activités du laboratoire de recherche et dénommées
ainsi qu’il suit :
v Salle de Chercheurs.
C’est le local qui abrite la bibliothèque et accueille les chercheurs de
lundi à samedi de 7 h 30 mn à 17 h30 mn ;
v Salle de Détentes
scientifiques. Elle a accueilli les élèves, les étudiants et leurs encadreurs
lors des dernières détentes scientifiques organisées en salle sous forme
de concours divers parmi lesquels les matches des incollables et le concours de
la meilleure production de l’écrit ;
v Bureau d’études,
d’expertise et d’assistance culturel, soit la salle où les éducateurs
rencontrent les jeunes en vue de les aider à résoudre les problèmes
d’orientation scolaire ou académique, de préparation des examens et
des concours, d’insertion professionnelle…
v Salle des Sciences ou le
cadre réservé désormais aux séminaires, ateliers, conférences-débats, tables
rondes…
Par ailleurs, le CAPS a un photocopieur qui concourt d’abord au bon
fonctionnement de ses propres services, avant de satisfaire aux besoins du
public. Dans la même perspective, d’autres nouvelles stratégies de survie et de
promotion de la recherche scientifique au CAPS depuis 2011 sont
la collaboration permanente avec le ROCARE, l’exécution de deux programmes
(PECFA et PVCA) toujours pensés par Mbengué Nguimè Martin. Le PECFA et Le PVCA
sont originaux, intéressants, mais exigeants en termes de moyens financiers.
L’exécution du PECFA consiste en l’organisation des activités d’animation
scientifique/culturelle de masse dans le cadre des Ateliers d’évaluation
scientifique des travaux en cours de production ou de finalisation AESTCPF, des
Séminaires de méthodologie de la production littéraire en sciences sociales
SMPLSS, des Journées de sciences sociales JSS, des Journées de la mémoire
collective JMC et des Journées de détentes scientifiques JDS en salle ou sur
des aires de jeux en plein air. Ces activités ont attiré à la Salle de
Chercheurs des enseignants d’Université, de Lycée et Collège, sans oublier les
étudiants, les élèves et d’autres chercheurs de la trempe de Kameni Jean Claude
qui a établi le lien entre les langues des Hébreux et des Egyptiens et celles
du Cameroun.
Quant au PVCA élaboré en juin 2011, il vise la diffusion du savoir en vue
de la continuité de la lutte contre l’ignorance au moment où l’oisiveté et le
poids des vacances marquées par les activités extrascolaires assurent chez les
jeunes l’oubli des connaissances indispensables au développement et à
l’épanouissement de l’Homme. Contrairement à l’édition de 2011 qui eut lieu de
juillet à août et porta davantage sur la préparation des jeunes à l’insertion
courante, celle de 2012 revient en partie sur cette question avant d’aborder le
thème suivant : "Réussite scolaire et émergence des pays
africains". Concrètement, elle étudie "Le sport et le développement
de l’Homme" dans le cadre d’une Table ronde, pour sensibiliser les jeunes
aux offres d’insertion professionnelle et d’épanouissement humain liées à la
pratique scientifique de l’éducation physique. La même édition propose à la
jeunesse les opportunités de se faire former à l’usage de l’outil informatique,
de participer au concours de Jeux de dames ou à celui des danses sportives et
assimilées. Elle comprend aussi un autre volet de Détentes scientifiques,
précisément le Tournoi de football de la Coupe de Vacances et Culture en Afrique
CVCA. Cette dimension prolonge tout simplement un aspect des Détentes
scientifiques du PECFA, dont le déroulement eut lieu aux terrains de
football :
v De l’Université de
Ngaoundéré avec l’accord de Mébenga Sassa Aristide, et de manière tacite du
Recteur Amvam Zollo Paul Henri ;
v Du Lycée classique et
moderne de Ngaoundéré avec le soutien du Délégué de gouvernement auprès de la
Communauté urbaine de Ngaoundéré ;
v Du Collège de Mazenod
avec l’appui des responsables dudit établissement.
A la vérité, la liste des activités menées en plus de l’accomplissement des
missions fondamentales du CAPS ou de la Salle de Chercheurs est loin d’être
exhaustive ici. L’organisation de ces activités a pour un des objectifs
pratiques la promotion du CAPS et, par ce fait, celle de la Salle de
Chercheurs. La programmation régulière de toutes les cérémonies de lancement ou
de clôture des PECFA et PVCA dans cet espace obéit à la même logique. Au-delà
des civilités usuelles d’accueil et de remerciements prônées, la distribution
de rafraîchissants, la remise solennelle des prix/lots gagnés par des
participants, celles des Attestations de participation aux PECFA et PVCA aux
enseignants de tout bord ou des Attestations de soutien aux structures privées
et publiques qui appuient le CAPS ne visent-elles pas également à assurer un
taux élevé de fréquentation de la Salle de Chercheurs ramenée au centre
urbain de Ngaoundéré pour la même raison ?
Conclusion
A la lumière de ce qui précède, force est de constater que créer et animer
une bibliothèque privée est un travail de longue haleine dans un contexte
marqué par une insuffisance de moyens d’investissement, le manque
d’infrastructures définitives, l’ignorance des avantages que procure une telle
structure à la société, la culture de la paresse/facilité généralisée, la
référence exclusive aux sources web. C’est un chantier permanent qui exige une
réflexion sans arrêt et un fonds d’investissement consistant. Qu’à cela ne
tienne, y parvenir reste possible. C’est le résultat d’une volonté ferme et d’un
élan de solidarité, et pourquoi pas de nationalisme planétaire, que le biblio
opérateur manifeste à l’endroit de l’humanité afin de limiter le péril de
l’Homme dû à l’ignorance. Une autre approche de la réflexion aurait permis
d’appréhender les pesanteurs sociales sur l’édification ou le développement
d’une bibliothèque de la trempe de la Salle de Chercheurs, et de mettre en
relief les différentes perceptions que les Africains de Ngaoundéré par exemple
ont du livre en particulier et d’un centre de documentation en général. Dans
cette optique, n’aiderait-elle pas à saisir, en outre et dans les détails, les
origines, les manifestations et les conséquences de la réticence à la lecture
même dans le milieu universitaire du Cameroun où la réussite académique reste
liée étroitement à l’exploitation scientifique des documents de tout
genre ?
Sources et orientation bibliographique
Archives
Archives privées et non classées APNC du CAPS, Texte de base du CAPS,
2005-2006 ;
APNC du CAPS, Programme d’activités du CAPS ;
APNC du CAPS, Rapports d’activités depuis mars 2006 ;
APNC du CAPS, Bilans financiers du CAPS, 2006-2012 ;
APNC du CAPS, Programme Vacances et Culture en Afrique PVCA, éditions 2011
et 2012 ;
APNC du CAPS, Programme Ecole et Culture sans frontières en Afrique PECFA,
éditions 2012 et 2013.
Bibliographie
Ndongko, Wilfried A., 1986, La gestion économique du Cameroun :
Politiques et Performances, Bonn/ Yaoundé, ISH/FES ;
Kapferer, J.-N., 1990, Rumeurs. Le plus vieux média du monde, Paris,
Seuil ;
Entreprendre n° 100, 2004, "Commerce et franchise, le guide 2004
pour se mettre à son compte" ;
Germanaud, M.-C. et Rappaport, G., 1986, Créer et animer une
bibliothèque en milieu rural, dans les petites agglomérations, à l'hôpital,
dans l'entreprise, Paris, Ed. du Cercle de la librairie ;
Guyot, B., 1980, L’information culturelle, Grenoble, Université
des langues et lettres de Grenoble ;
Gagnier, J., 1991, Les Lycées du futur, Paris,
L’Harmattan ;
Arrot, D., 2002, Les partenariats des bibliothèques, Villeurbanne/Paris,
Ecole nationale supérieure des sciences de l’information et des bibliothèques
ENSSIB / Association pour la diffusion de la pensée française ADPF.
La préparation de la Thèse de Doctorat/Ph.D de 2003 à 2005 et la vie
d’Enseignant-Chercheur menée à Ngaoundéré de 1996 à 2005 par Mbengué Nguimè
Martin sont quelques-unes des circonstances auxquelles les auteurs de ce texte
font allusion. La première réalité a permis de se rendre compte de ce que le
Cameroun regorge d’une importante documentation privée que recherche, parfois
en vain, la communauté scientifique dans des librairies, des dépôts d’archives
et des bibliothèques officielles ou appartenant aux centres culturels
étrangers. La deuxième évidence se résume au manque, au Cameroun en général et
dans la ville de Ngaoundéré en particulier, de structure culturelle qui procède
à la collecte de la documentation évoquée et jugée inutile très souvent, à sa
conservation et à sa valorisation scientifique par des populations locales ou
d’ailleurs. Aussi les deux constats ont-ils légitimé inéluctablement la
création et le fonctionnement du CAPS à partir de 2006.
Les aspects en question sont la collecte, la conservation et la
valorisation des documents,
C’est-à-dire l’institution dont le fonctionnement assure la convergence
d’un nombre régulièrement croissant d’individus avides de connaissances vers ce
support privé de la recherche scientifique.
Une petite idée de dépenses incompressibles d’une famille africaine limite
celles-ci aux exigences financières de la santé, de la nutrition, du logement,
de l’habillement, de la communication, de la solidarité africaine ou de
l’assistance aux nécessiteux par exemple.
Confronté en permanence au défi de l’excellence académique et ou de la
formation continue en vue du meilleur encadrement intellectuel des étudiants à
l’Université de Ngaoundéré ou ailleurs.
Qu’impose la participation au rendez-vous du donner et du recevoir.
Ce système consiste en un traitement, en une conservation et en une
exploitation de la documentation fondée sur la maîtrise de l’ordinateur.
Concrètement, le bibliothécaire crée une banque de donnée informatisée. Il
procède à la recherche approfondie sur ordinateur chaque fois que la nécessité
se fait sentir, c’est-à-dire qu’il a besoin de connaître tous les documents
dans lesquels un aspect, au minimum, d’un sujet de recherche est abordé. En
d’autres termes, le système expérimenté à la Salle de Chercheurs se résume en
la conception, la constitution et l’exploitation à bon escient d’un catalogue
numérique et conservé dans l’outil informatique pour faciliter l’accès à
l’information scientifique.
La preuve en est que Mlle Haguim qui tenait le secrétariat avait pris
l’habitude de percevoir et d’utiliser les fonds versés par les clients à des
fins personnelles avant même de saisir et d’imprimer les travaux de ces
derniers. La révélation d’un tel comportement a été faite au lendemain de
l’agression subie au CAPS à 21 h 10 mn, lorsque le gestionnaire de la Salle de
Chercheurs décida de retirer l’imprimante du secrétariat et de suspendre
provisoirement toutes les activités de ce centre victime de l’insécurité
notoire à Ngaoundéré.
Chef-lieu de l’actuelle Région du Nord.
C’est le lieu de constater que le poids financier du fonctionnement du CAPS
ou de la Salle de Chercheurs s’associe à l’insuffisance du pouvoir financier du
fondateur de ces structures pour contraindre ce dernier à travailler seulement
avec des stagiaires et pas des salariés. De 2006 à 2012, le personnel stagiaire
du CAPS avoisine une vingtaine de jeunes gens dont les plus dynamiques occupent
désormais des postes importants dans la fonction publique camerounaise. C’est
le cas de Nangang Sandrine, actuellement Enseignante-Chercheure au Département
d’histoire de l’université de Ngaoundéré. Elle a effectué un stage au CAPS et
précisément à la Salle de Chercheurs depuis le transfert de cette bibliothèque
à Baladji II en février 2010 jusqu’à la date de son recrutement à l’Université
de Ngaoundéré en novembre 2011.
Centre d’études des mondes africains. Pour se rendre compte de la véracité
de la faillite du gestionnaire de la Salle de Chercheurs, il suffit de
constater que le fonctionnement de cette structure à Dang a rapporté 13000
FCFA et a coûté 167000 FCFA en six mois d’absence de son fondateur.
Voir l’allure de ces dépenses dans la suite du texte.
L’animation culturelle/scientifique de masse organisée à Ngaoundéré par le
CAPS a démarré le 10 avril 2010 et a été suspendue le 19 septembre 2012. Le 10
avril 2010 est le jour où le CAPS organise, pour la première fois, un Atelier
méthodologique d’évaluation scientifique des travaux en cours de réalisation
sur le thème "Les outils de la production littéraire en sciences
sociales", dans la Salle de Chercheurs à Baladji II. Par contre, le 19
septembre 2012 est la date de clôture du Programme Vacances et Culture en
Afrique PVCA (édition 2012) et du lancement du Programme Ecole et Culture sans
frontières en Afrique PECFA (édition 2012) en faveur de la Salle de Chercheurs.
Pourtant, le premier repère chronologique, c’est-à-dire
A Ngaoundéré, l’occupation d’un nouveau local dépend généralement du
versement de six à dix mois de loyer à l’avance.
C’est le lieu de penser aux communautés de l’Université de Ngaondéré, du
Collège d’Enseignement Secondaire de Bourkina, du Lycée classique et moderne de
Ngaoundéré, du Lycée technique de Ngaoundéré Mardock, du Lycée
technique de Ngaoundéré, du Collège de la Vina et du Collège islamique Cheik
Hamdan Rashid Al Maktoum de Ngaoundéré.
par : Mbengué Nguimè Martin et Okala Edwige