I- LE PRÉTEXTE
Le bibliothécaire est celui la qui assure l'acquisition et la conservation
de livres, revues, documents papiers ou numériques qu’il met à la disposition
du public sous forme de prêt ou de consultation sur place. S’il est souvent
considéré comme un conseiller, on peut le retrouver dans le rôle d'animateur,
d’homme de culture, d’« Homme citoyen ».
En effet, Pour Bernard Lahire, sociologue à l’université Lumière-Lyon II,
la bibliothèque joue un rôle dans des parcours scolaires réussis. Elle est un
point d’appui dans les stratégies familiales éducatives, un moyen de faire
entrer les enfants dans le monde des livres – que ces enfants viennent de
milieux favorisés ou défavorisés, lecteurs ou non lecteurs –, de concrétiser un
goût pour la lecture.
Hors en Afrique en générale et au Cameroun en particulier, la fréquentation
des bibliothèques n’est l’affaire que d’une certaine classe de personne. Si les
moyens financiers sont souvent la première cause de cet état des choses, il
n’en demeure pas moins que le problème est d’ordre culturel : il faut
réapprendre la « culture du livre ».
A la Maison des savoirs, le constat a été fait : 80% des abonnés sont
des étudiants et des écoliers ; ces derniers ne sont beaucoup plus
intéressés que par les activités (bricolage, peinture, jeux, conte, etc.). Les
enfants lisent donc très peu, même ci certains, avec l’appui de leurs parents,
se limitent aux ouvrages scolaires. Même dans ce cas, les parents suivent très
peu leurs enfants et les incitent très difficilement à lire, ce qui entraine
généralement que ceux-ci ont un vocabulaire très bas, une expression de langue
difficile. Il a donc été crée en 2010 à la Maison Des Savoirs,
« l’animation autour du livre ».
L’animation autour du livre est un programme de « bibliothèque hors
les murs », celui-ci entre en plein dans le rôle social des bibliothèques
en milieu urbain. Elle a pour but de montrer aux enfants les livres autres
que scolaires (album jeunes, roman jeunes, bandes dessinées, les ouvrages de
références et les hebdomadaires jeunesses) et surtout le contenu, qui leurs
offres un moyen de mieux se cultiver, communiquer, de se divertir, voyager, et
surtout grandir avec la « culture du livre ». Pour mettre la main sur
notre cible (les enfants), il a fallut aller vers elle, principalement dans les
écoles.
II- LE PROCESSUS
La première étape a été d’avoir une autorisation d’accès aux établissements
scolaire auprès du Ministère de l’Education de Base. Ensuite nous avons choisie
deux établissements scolaires à proximité de la bibliothèque à savoir l’école
publique d’Etoudi et l’école Catholique la MAER ; puis, en accord avec le
Directeur et la Sœur principale des deux écoles, un programme de passage a été
établi : la MDS avait droit à 15min par semaine dans une classe de
l’école. A la MAER, les animations se tenaient chaque mercredi de 11h15min à
11h30min. A l’école publique d’Etoudi groupe1, un vendredi sur deux, de 11h 30
à 11h45min, ceci dans les classes de Cil au CMII.
III- DEROULEMENT DE L’ANIMATION
De prime à bord, on présente la MDS ainsi que ses nombreuses
activités ; en suite, on présente un livre (fortement imagé de
préférence), on identifie le titre, on le classifie. On fait de façon
interactive, un commentaire d’images qui nous permet de comprendre ensemble la
leçon du jour. Enfin, on invite les enfants à se rapprocher des bibliothèques.
Dans chaque classe, les premières animations portaient sur les parties du
livre, les moyens utilisés pour protéger les livres assez longtemps, les
différents livres qui existent en dehors des manuels scolaires.
Ensuite, les animations ont été orientées par rapport à l’environnement et
au programme scolaire des enfants en les regroupant autour des thèmes important
tel que :
Le code de la route (les feux de signalisations, les
plaques de signalisation, comment traverser la route) ceci parce que plusieurs
écoles sont en bordure des routes.
Les métiers (apprendre et distinguer les différents métiers)
Les prédateurs (montrer aux enfants avec les images à l’appui le rôle que ces
animaux jouent dans la vie humaine)
Le corps humain (les différentes parties, les maladies liées à sa
mauvaise utilisation)
Les dictionnaires (ouvrages de références, apprendre à chercher les mots dans un
dictionnaire) etc.
A ceci, nous avons associé l’animation avec les albums jeunes et les romans
jeunes. Seulement, les séances se déroulaient autrement : il fallait
commencer l’histoire, la raconter et laisser aux enfants imaginer la
suite soit par écrit ou encore en dessinant.
IV- RESULTATS
C’est un atelier qui est très apprécié déjà par les enseignants qui ne
manquent jamais le rendez-vous, et par les élèves qui, à chaque séance sont
très enthousiastes. La promotion de la bibliothèque est faite et les enfants apprennent à s’y
intéresser dès la tendre enfance et dans leur esprit, l’importance du livre
prend place. Grace à cet atelier, on a décelé beaucoup d’enfants qui ne savent pas lire,
ou du moins écrire, mais qui sont dans les classes supérieures.
Parmi ces enfants, certains se sont inscrits à la bibliothèque et participent
aux activités de la section jeunesse notamment le soutien scolaire.
A travers les enfants on a voulu sensibiliser les parents, malheureusement,
très peu se sont déplacés pour, ne serait ce que voire ce que font leurs
enfants à la bibliothèque.
Aujourd’hui, les animations se déroulent également à l’école bilingue la
pépite et bientôt, nous allons ajouter l’école privée laïc la Marphée marie
claire.
Par Marie Josèphe OTABELA, Responsable section jeunesse Maison Des Savoirs.
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